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Boké en feu, l’incivisme ou faiblesse de l’Etat ?

Depuis un certain temps, on assiste à une montée vertigineuse de la violence des populations qui se rendent justice, en ignorant superbement l’Etat. On se demande d’ailleurs quelle est l’origine d’un tel comportement que le peuple de Guinée ignorait jadis. On ne peut situer cette origine que dans le manque de justice, l’inexistence des règles élémentaires du civisme, ou l’incapacité des dirigeants.

Pendant la première république en Guinée, le pays aurait connu un Etat fort même si on parle de dictature. Qui osait se permettre alors de telles dérives sans subir la rigueur de la loi ?

Aujourd’hui, c’est à une autre réalité que l’on fait face, les hommes sont habités par la haine, le mépris des institutions et de la loi. On se livre à une violence inouïe pour s’offrir justice, avec ce que cela comporte d’animosité et de brutalité. A vrai dire, des individus possédés et dressés s’opposent au progrès collectif, en commettant des actes de barbarie, détruisant tout sur leur passage. Les exemples sont légions dans les villes de Fria,Kouroussa, siguri, Kankan, Kissidougou, N’zérékoré, Coyah et celui récent de Boké.

Depuis les plans de développement de la première république (plan triennal et septennal), Boké n’a connu aucun autre investissement pour son développement harmonieux. Il a fallu l’organisation des Festivités tournantes pour que Boké change de visage.

C’est dommage que cette jeunesse de Boké s’attaque à leurs propres biens à la place des négociations pour arriver à un dénouement heureux.

Il n’est pas interdit de revendiquer son droit mais par voie pacifique et humaine. Il faut que la jeunesse du pays se réveille, qu’elle sorte de sa léthargie pour prendre en main son propre devenir. Le bonheur ne s’octroie pas mais il se conquiert. L’Etat n’est pas un employeur, le rôle dévolu à l’Etat c’est préserver la paix et la sécurité, gage certain pour l’arrivée des investisseurs.

Le mieux pour cette jeunesse, est de se doter d’une bonne formation pour ne pas être à la laisse des autres. Inciter les jeunes à aller dans les centres de formation professionnelle pour devenir de véritables agents de développement au lieu d’être des agents destructeurs comme ils le commencent maintenant.

Une revendication doit se faire dans les règles de l’art comme ce que nous présentent souvent les journaux télévisés chez les autres.

Des hommes qui violent le droit des autres, qui tuent leurs semblables et qui ne sont pas inquiétés à cause de leur droit. C’est là un véritable paradoxe qui donne souvent à réfléchir.

L’Etat doit se servir de son pouvoir coercitif pour endiguer définitivement cette impunité qui commence à nuire au pays. Les fauteurs de troubles doivent être punis à la dimension de leurs fautes. Si cela est fait, les actes d’incivisme diminueront de façon considérable dans le pays. Notre pays a besoin d’un Etat fort pour mettre absolument fin au laisser aller. Il faut que le guinéen sache que sa liberté a une limite et que le pays a un Etat.

Ceux qui se livrent à la casse et à la destruction des biens comme le cas de Boké doivent subir de lourdes amendes. De telles mesures dissuaderont les futurs casseurs. Tant qu’il y’aura cette impunité, le pays vivra toujours dans cette cacophonie, ce qui n’est pas bon pour le climat des affaires. Arrêtons de brûler les pneus, de casser les édifices publics, de blesser nos frères pour des choses que le dialogue peut facilement régler. La première loi du progrès se résume à la conservation de ce qui est acquis, ne l’oublions pas.

Donc il est temps pour que l’on agisse autrement avec rigueur et sévérité et que l’Etat lui-même, sache sa mission régalienne envers sa population.

ScoopGuinée

 

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