Actualité, Politique

22 NOVEMBRE 1970

Cette célèbre phrase restera longtemps gravée dans la mémoire collective du peuple de Guinée. On se souvient, il y a de cela 53 ans une horde impérialiste, dressée et droguée s’est abattue sauvagement sur notre peuple, causant des dégâts matériels importants et une nombreuse perte en vies humaines. Le Portugal a servi de tête de pont à cette ignominie d’un autre âge. Des mercenaires européens et africains lourdement armés ont voulu compromettre notre souveraineté nationale. Le non historique du 28 septembre 1958, l’implication directe et effective de nos forces armées auprès des peuples frères sous joug colonial portugais, ont été le leitmotiv fondamental de cette agression barbare.

C’était en plein mois de carême, à une heure où les paisibles militants dormaient à cause de la fatigue du mois saint et du weekend. Deux heures du matin, voilà l’heure qui a été choisie par ces traitres pour provoquer un effet de surprise chez notre peuple. Mais la vigilance révolutionnaire doublée d’un patriotisme indéfectible du vaillant peuple de septembre, a eu raison de cette traitrise. Le message à la nation du responsable suprême de la révolution a galvanisé l’ensemble des populations du territoire national. De Conakry à Yomou comme un seul homme, le peuple s’est levé pour défendre sa patrie et sa révolution.

Malgré l’importance de l’arsenal militaire dont disposaient ces mercenaires, la JRDA, les femmes et les hommes armés de gourdins, de bâtons ont farouchement lutté pour préserver la dignité et l’indépendance de notre peuple. En dépit de l’existence d’une cinquième colonne qui a servi de base arrière et de contact pour ces assaillants, notre vaillante milice, notre courageuse armée ont la main dans la main, démantelé systématiquement ce réseau impérialiste. Cette agression a été un des maillons du complot permanent dont a terriblement souffert notre peuple. Des apatrides à la solde de l’impérialiste, assoiffés de sang et de pouvoir ont voulu mettre fin à l’hégémonique ascension d’un peuple qui aura donné le bon exemple aux autres peuples opprimés d’Afrique.

Jusque-là on s’obstine à ne pas croire à cette évidence de complot permanent pourtant largement témoigné par des hommes de probité morale indéniable et même par les faits historiques. Jamais il n’a été question de dédommager les victimes de cette terrible nuit qui sont aussi des guinéens. Les associations des victimes doivent être solidaires de ceux-ci car, c’est pour la patrie qu’ils ont perdu leur vie.

Le temps a coulé depuis cette terrible nuit de novembre 1970, certes cette agression a connu l’arrestation des traitres mais, il y a eu aussi des dérapages malheureux qui ont conduit à la potence et dans les geôles de la révolution certains innocents. Chaque peuple connait des périodes sombres de son histoire. Ce sont des faits indéniables à l’évolution sociale et à l’existence humaine. Le souvenir est bon car, il rappelle des moments douloureux dont il faut savoir pardonner pour continuer à vivre ensemble.

Tout le monde parle de la grandeur des États-Unis, c’est une grande nation, la première puissance économique. Mais dans son histoire, il y a eu des moments où le Nord et le Sud se regardaient en chien de faïence. Après tout, les américains ont su aplanir leur divergence en se donnant la main et le résultat est aujourd’hui apprécié par le monde entier. Revisitons notre passé pour nous souvenir mais, évitons de le visiter, pour exhumer les haines et les passions nuisibles au vivre ensemble.

Ayons le courage de dire la vérité à la jeune génération, évitons de les allaiter avec le mensonge. Ne dit-on pas souvent : « Une faute avouée est à moitié pardonnée. » la seule vertu que nous devons cultiver en nous est celle du pardon. Il faut savoir et pouvoir pardonner, si nous devons vivre ensemble il faut le faire absolument.

Jurons-tous ensemble que plus jamais cela n’arrivera à notre peuple.

Famany Condé

 

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