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Recrutement à la Fonction publique: le calvaire des candidats de Kankan

 

A quelques jours de la date limite du dépôt des dossiers pour le recrutement à la Fonction publique, nombreux sont des candidats de Kankan a être acculés par la recherche des documents administratifs exigés par le ministère.

 

Dans cette préfecture, c’est un véritable calvaire que ces candidats traversent lorsqu’ils viennent déposer ou retirer leurs extraits de naissance biométrique à la mairie située au quartier Gare non loin du gouvernorat et la préfecture.

Après le constat de notre rédaction en mission dans cette préfecture, les candidats passent des semaines entières pour sortir la transcription de leur extrait de naissance de la mairie. Des candidats évoquent à la clé des manœuvres d’extorsion de sous et de corruption à la clé.

Depuis deux semaines, le lieu refoule du monde, sur fond de cris et de disputes qui laisseraient croire qu’on est au marmarché

lI était 12h 20 minutes quand nous avons donné la parole à notre premier interlocuteur Frankadouno Seva. Et jusqu’à ce moment, le processus n’avait pas commencé. Cet infirmier et contractuel d’État fait les vas et vient tous les jours de 5h à 19h pour chercher son extrait de naissance biométrique. Mais cela fait trois semaines, il n’a toujours pas eu.

 

:  » Je suis venu pour le retrait de mon extrait de naissance biométrique pour postuler au concours de recrutement à la Fonction publique. Mais fort malheureusement depuis le 25 octobre date laquelle j’ai fait le dépôt et jusqu’à nos jours cela fait trois semaines je ne suis pas en possession de mon document. Chaque jour du lundi au vendredi je viens ici à 5h jusqu’à 19h. Vous passez toute la journée à attendre. Et parfois on vous dit que le réseau n’est pas bon. »

 

Au compte de la journée d’aujourd’hui, c’est le même calvaire :  » le maire s’est déplacé lui-même pour appeler les gens un à un. Et malgré cela les gens se bousculent pour avoir la place afin de s’inscrire. Si tu n’as pas la force, il est obligé de rester derrière. Le maire vient pour prendre une liste de 50 personnes et quand ça finit, ils appellent d’autres et s’il fait tard ils arrêtent pour continuer le lendemain. Et si moi je n’ai pas mon extrait de naissance biométrique aujourd’hui, je préfère me retourner à mon poste pour m’occuper des malades. »

Aly 2 Condé, ingénieur- agronome de formation, lui, traîne à la mairie depuis quelques jours. Pourtant, il attend toujours son extrait de naissance biométrique, pour postuler via la plateforme dédiée mise en ligne par le ministère de la Fonction publique. « Il y a longtemps que j’ai effectué le dépôt de mes dossiers, mais avec cet avis de recrutement ça devient encore très difficile. Finalement je vois maintenant qu’il y a beaucoup de personnes et je suis obligé de patienter », lâche-t-il, résigné.

Même témoignage chez Kemo Camara, étudiant diplômé sans emploi :  » je suis là depuis 6h du matin, mais jusqu’à présent je n’ai pas eu mon extrait de naissance biométrique. Il y a trop de monde avec ça le désordre s’installe. Tu peux passer toute la journée sous le soleil sans que tu ne sois appelé et cela nous fatigue. J’ai fait le dépôt le 27 octobre dernier et jusqu’à présent je n’ai pas encore réussi mon papier. Malgré cette souffrance aucune explication nous a été donnée par rapport à ce retard, le seul argument qu’ils placent c’est le réseau. Ensuite, moi je viens de loin et tous les jours je paye environ 20000 allers-retours. Ceci est très difficile pour moi.

Face à ce calvaire, il lance cet appel à l’endroit du gouvernement :  » Nous demandons au ministre de reporter la date de limite des dossiers sinon beaucoup d’entre nous ne font pas le dépôt… »

Nigavogui Michel :  » j’ai fait le dépôt depuis le 25 octobre mais jusqu’à présent je ne suis pas rentré en possession de extrait. Il y a une lenteur au niveau du processus. Ils ont aussi commencé avec leurs parents, ce qui fait que la ligne ne bouge pas et nous sommes sous le chaud soleil. A chaque fois nous dressons la liste et nous la remettons. Mais sur 50 personnes, il n’y a que 10 qu’on prend et le reste ce sont leurs parents qu’ils appellent. Et tous les jours je suis là de 6h à 19h sans suite favorable.

 

C’est pourquoi nous demandons le ministre du travail et de la Fonction publique de faire un léger prolongement d’au moins d’une semaine sur la date limite, c’est-à-dire jusqu’au 28 ou 29 novembre prochain »

Emile Bôlô kamano:  » Nous sommes là depuis plus de deux semaines de cela. Ce qui se passe ici est caractéristique et indescriptible. On vous dit d’abord d’être là tôt. Et quand vous venez, on appelle d’autres personnes qui vous ont trouvé sur place. Depuis 4h nous sommes là, le maire lui n’est venu qu’à 10h et il a commencé à prendre quelques noms, ensuite il est rentré. Depuis il n’est plus sorti et je ne sais pas ce qui se passe à l’intérieur. Mais nous constatons qu’ils favorisent des personnes qui sont proches d’eux. Il y a une décantation. « , avant d’inviter le ministre Julien Yombouno en ces termes

« ’ Alors j’interpelle les autorités notamment le ministre du travail et de la Fonction publique de revoir la date de limite de dépôt. Ensuite, de revoir la façon dont les agents de la mairie travaillent. Est-ce que le problème c’est au niveau du personnel ou des machines. Si l’effectif est insuffisant, ils recrutent des jeunes pour bien faire le travail.  »

Félix Bilivogui, chef de poste de santé à Sabadou Branama :  » Je suis à 65 kilomètres de Kankan. Tous les jours je suis là pour chercher mon extrait de naissance biométrique, mais malheureusement ça prend du temps. Et cela me prive de tout. Je ne suis ni au poste de santé et je n’ai rien reçu ici, ça me fatigue. Le ministre dit que la date limite de dépôt c’est le 21 de ce mois alors que beaucoup d’entre nous n’ont pas encore les dossiers au complet. Alors si réellement le gouvernement veut aider les jeunes pour prendre part à ce concours, qu’ils fassent un décalage de la date de quelques jours, sinon ça ne nous arrange pas .Alors Nous demandons au gouvernement de revoir la date de limite des dossiers’’

 

 

Outre la lenteur dans le traitement des dossiers, les candidats dénoncent des manœuvres de corruption. « Il y a un problème. Le premier jour que je suis venu déposer mes dossiers, la dame qui était a demandé 10 000 GNF en prenant mes dossiers. Elle m’a dit que pour que le traitement de mon dossier soit rapide, il faut que je procède aux arrangements. Je lui ai demandé pourquoi et lui ai dit que je ne peux pas accepter », se plaint Lanciné Fofana.

 

 

 

Bien sûr, du côté des travailleurs de la commune, on refuse systématiquement ces accusations. Hors micro, un d’entre eux a juré que tout se passe dans les règles de l’art.

 

 

 

 

 

En raison du phénomène grandissant du chômage, c’est une véritable ruée que nous assistons de la part des jeunes, depuis que le ministère a annoncé l’organisation prochaine d’un concours pour le recrutement à la Fonction publique. Même ceux qui se débrouillaient dans de petites activités dans le secteur informel les ont abandonnées pour élire domicile à la mairie de Kankan.

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