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Négociations tripartites : le mouvement syndical invite les travailleurs à se tenir prêts

Comme annoncé, le mouvement syndical guinéen, par le biais de sa commission des négociations tripartites (Syndicat-État-Patronat), a tenu ce mardi 10 octobre une assemblée générale extraordinaire à la bourse du travail à l’intention des travailleurs des secteurs public, privé et mixte. L’objectif principal était de faire  le compte-rendu des négociations tripartites en cours au ministère du Travail et de la Fonction Publique, qui durent depuis plus de trois mois.
C’est pourquoi,  dans sa prise de parole, Abdoulaye Barry, président de la commission nationale des négociations du mouvement syndical est revenu sur les différents points débattus pendant ces négociations.
“À date du 20 avril, le moment syndical guinéen a posé deux courriers auprès du ministère du Travail et de la Fonction Publique. Le premier courrier concerne l’application des points qui ont été accordés à partir du 07 avril 2022. Le deuxième courrier concerne la plate-forme revendicative 2023. Je vais commencer sur le point qui concerne les travailleurs. Vous savez à la date du 07 avril 2022, nous avons signé un accord où on s’est attendus d’augmenter l’allocation familiale de 2 200 à 25 000 francs guinéens. Nous avons obtenu ce point en 2022, mais le gouvernement n’a pas respecté ce point. Le mouvement syndical a demandé à ce que ce point soit accepté et je suis heureux de vous informer que nous avons obtenu l’application de ce point à 100% de tous les fonctionnaires de l’État et leurs enfants et les retraités. Le deuxième point concerne la valeur monétaire du point d’indice que nous avons booster de 688 à 977. Quand on vous dit pour définir le salaire indiciaire, c’est la valeur monétaire du point d’indice multipliée par le point d’indice. C’est ce qui donne la valeur monétaire du point d’indice. Maintenant, ils étaient à 988, le mouvement syndical a boosté ça à 977, mais le gouvernement ne respectait pour les travailleurs sont partis à la retraite. Donc, ici encore nous sommes heureux de vous informer que nous avons pu obtenir l’accord que le gouvernement guinéen va appliquer ce point pour tous les travailleurs qui sont à la retraite. Le troisième point, il s’agit des enseignants. Vous savez, il y a des statuts des enseignants et des agents de la santé et leurs point d’indice ce n’est pas 977, c’est plutôt 1030. Donc, pour les retraités, nous avons dit qu’il ne faudra qu’on applique les 977 pour les retraites côté enseignants et côté agents de la santé. Donc ce point aussi, nous avons obtenu. Pour nos camarades qui sont partis à la retraite, au lieu qu’on indexe sur les 977, ils font indexer sur les 1030 pour les camarades retraités côté enseignants et agents de la santé”, a t-il laissé entendre.
Et de poursuivre: “La situation des enseignants contractuels, vous avez c’est un point que nous avons obtenu en 2022. Le gouvernement s’est engagé à recruter les enseignants contractuels en situation de classe et organiser un concours fermé, spécifiquement réservé à cette catégorie. Mais, le gouvernement n’a pas respecté. Nous avons dit aussi qu’il faut qu’on puisse trouver un accord pour que les enseignants contractuels soient recrutés. C’est le point là qui nous a retardé. Nous avons dit que nous n’allons pas quitté l’application du point d’accord de la plate-forme revendicative. Nous avons fait un mois et demi sur ce point concernant les enseignants contractuels parce que le gouvernement a utilisé ces enseignants contractuels. Nous avons dit maintenant, il faut que vous nous dites quant est-ce ces enseignants contractuels vont être engagés à la fonction publique? Il ont refusé, de discussion en discussion, nous avons obtenu un accord qui dit que tous les enseignants contractuels qui vont gagner le concours qui sera organisé entre eux vont être engagés à la fonction publique au 1er janvier 2024. Nous avons il faut que nous mouvement syndical guinéen nous soyons là pour vérifier la régularité de ce concours. Et c’est chose que nous avons obtenu. Maintenant nous avons une commission nationale technique qui a été mise en place pour organiser le concours et le mouvement syndical guinéen est représenté au sein de cette commission. Déjà cette commission technique a commencé de travailler et je vous informe ça sera cette fois-ci un concours local”,
Poursuivant son compte rendu, Abdoulaye Barry dira que:  » s’agissant des plateformes revendicatives du mouvement syndical, je vais vous expliquer ce que nous avons déjà négocié. Le premier point, nous avons commencé de négocier d’abord, la valeur monétaire de point d’indice pour tous les fonctionnaires. D’entrée de jeu, le gouvernement nous a dit qu’il va déposer une prime en lieu et place de la valeur monétaire du point d’indice, on a rejeté. Parce que c’est la valeur monétaire du point d’indice qui accompagne le travailleur quand il part à la retraite. Nous avons dit qu’il faut qu’on négocie ce point là, ils sont venus avec une proposition de 10%, on a rejeté, ils ont augmenté à 12% on a rejeté, ils sont  venus à 15%, on a rejeté. La médiation nous a dit qu’il faut que le mouvement syndical aussi fasse des concessions parce qu’en matière de négociation, c’est la concession. On a accepté. On ne voulait pas accepter pourquoi ? »
Par ailleurs, le mouvement syndical affirme détenir toutes les preuves que le gouvernement a la capacité d’augmenter les salaires de tous les fonctionnaires et retraités de 100 %, voire de 200 %.  » Ce n’est pas un secret, c’est vérifiable. Ils prétendent que les dépenses liées au personnel de la fonction publique s’élèvent à environ 7 360 milliards de francs guinéens par an. Dans la salle de négociation, ils évoquent un chiffre de 35 milliards de francs guinéens. Parmi nous, il y a des financiers et des techniciens. Tout de suite, nous avons cherché à déterminer combien coûterait une augmentation de 100 %. Nous avons constaté que cela représenterait 175 milliards de francs guinéens. En conséquence, 175 milliards multipliés par 12 mois équivalent à 2 100 milliards de francs guinéens. Étonnamment, le CNT a voté un budget de 7 360 milliards de francs guinéens. Si vous soustrayez 2 100 milliards de cette somme, il reste 5 000 milliards. Où va cet argent ? »
Sur cette question, le président des négociations du côté du gouvernement, le secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction Publique, ainsi que son homologue de la Primature, n’ont pas pu fournir d’arguments convaincants, accuse M. Barry.
Abdoulaye Barry a conclu en exhortant l’ensemble des travailleurs à se tenir prêts face à ce qu’il qualifie de « mauvaise foi » du gouvernement à satisfaire les revendications de la plateforme du mouvement syndical.
Prenant la parole, Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG a tout d’abord dénoncé le fait que depuis le début de ces négociations avant d’indiquer si le gouvernement refuse d’accéder à leur demande, le syndical en tira les conséquences.
« Depuis ces négociations ont commencé, aucun ministre n’est venu aux négociations. Est-ce qu’ils nous considèrent, est-ce qu’on doit négocier à ce niveau là sans que les ministres ne soient présents? Alors, du haut de cette tribune, nous leur demandons de venir à la table de négociations, il ne faut pas attendre demain, parce que ça sera tard parce que nous allons prendre des dispositions. Si nous ne sommes pas écoutés, les centrales syndicales font se réunir, nous allons prendre des dispositions. En temps utile, après une analyse approfondie de la situation, après ce compte-rendu, nous sommes de hommes responsables, nous allons prendre nos responsabilités pour que cela soit. Nous souhaitons que les guinéens, que les membres du gouvernement se souviennent tous des événements de 2006, 2007, 2008, 2009 et ils nous prennent en considération”
MFC

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