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Invasion de l’Ukraine : Les représailles de l’occident contre Moscou 

L’invasion russe a suscité une pluie de condamnations venant des Etats-Unis, de l’Union européenne, du Royaume-Uni ou encore du Canada. Washington, Londres, Bruxelles, Ottawa ont annoncé plusieurs sanctions économiques visant à faire de Vladimir Poutine « un paria sur la scène internationale ».

Des combats meurtriers entre Russes et Ukrainiens se déroulaient, jeudi 24 février, jusqu’aux portes de Kiev. La centrale nucléaire de Tchernobyl a été prise, à la suite du déclenchement par l’armée de Vladimir Poutine d’une attaque aérienne et terrestre massive contre l’Ukraine, à laquelle les Etats-Unis et l’Union européenne ont répliqué par de nouvelles sanctions.

« Il s’agit d’une attaque préméditée », a estimé le président américain, Joe Biden, devant la presse, à la Maison Blanche, ajoutant que son homologue russe, Vladimir Poutine, avait rejeté toutes les initiatives de l’Occident en faveur du dialogue. Le président américain a précisé que les relations russo-américaines sont désormais totalement rompues.

Joe Biden veut faire de Vladimir Poutine « un paria »

M. Biden a donc annoncé une série de nouvelles sanctions économiques visant les banques, élites et exportations russes, qui vont selon lui faire de Vladimir Poutine « un paria sur la scène internationale ». Le président américain a assuré que ces sanctions imposeraient un « coût sévère à l’économie russe, à la fois immédiatement et à long terme ».

Quatre banques russes supplémentaires vont aussi être sanctionnées et plus de la moitié des importations technologiques de la Russie supprimées, a-t-il affirmé. « Nous ajoutons également des noms à la liste des [élites] russes et des membres de leur famille qui sont sanctionnés », a fait savoir le locataire de la Maison Blanche.

Sanctionner Vladimir Poutine personnellement est aussi « sur la table », a encore annoncé Joe Biden, sans vouloir donner plus de détails. Couper la Russie du réseau interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale, reste également « une option » selon le président américain. Une demande formulée, plus tôt dans la journée, par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Il a toutefois souligné qu’« actuellement, cela n’était pas [une] position » partagée par les Européens, et assuré que les autres sanctions financières annoncées jeudi par les Etats-Unis et leurs alliés avaient « autant d’impact, voire plus d’impact » que cette option. Joe Biden a d’ailleurs une nouvelle fois tenu à répéter que les Etats-Unis n’agissaient pas seuls sur ce dossier. « Nous allons limiter la capacité de la Russie à faire des affaires en dollars, euros, livres et yens », a-t-il prévenu. Joe Biden a rappelé que les pays de l’OTAN se réuniraient vendredi pour débattre d’autres mesures.

Les Européens approuvent des sanctions « massives » contre Moscou

Les Vingt-Sept ont approuvé jeudi un nouveau train de sanctions contre la Russie, ciblant les secteurs de la finance, de l’énergie et des transports, et qui auront des « conséquences massives », selon leur déclaration. Approuvées par les dirigeants européens au début de leur sommet à Bruxelles, « en coordination étroite avec les partenaires et alliés » de l’Union européenne (UE), ces mesures couvriront également les biens à usage double (à la fois civil et militaire) et la délivrance de visas, précise le texte, sans détailler les sanctions.

Les Européens prévoient par ailleurs d’élargir leur liste de personnes privées d’accès au territoire de l’UE et dont les avoirs seront gelés. La présidence française a précisé :

« Ce document a été négocié en amont et adopté dès le début [du sommet]. La réunion commence à peine, et la conversation se poursuit sur les modalités du soutien politique, économique et humanitaire à l’Ukraine. »

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE veulent également « préparer et adopter de façon urgente des sanctions économiques et individuelles supplémentaires » contre la Biélorussie, accusée d’être impliqué dans l’invasion de l’Ukraine.

Londres interdit Aeroflot et sanctionne banques et hommes d’affaires russes

Le Royaume-Uni a, de son côté, imposé jeudi une nouvelle série de sanctions contre la Russie, interdisant la compagnie aérienne Aeroflot et ciblant le secteur bancaire, les exportations de technologies et cinq hommes d’affaires.

« Poutine (…) ne pourra jamais se laver les mains du sang de l’Ukraine », a déclaré le premier ministre, Boris Johnson, annonçant « le paquet de sanctions économiques le plus important et le plus sévère que la Russie ait jamais vu ».

La veille, le premier paquet de sanctions britanniques contre la Russie n’avait suscité que des critiques : il était jugé trop tiède, ne visant que des banques de second ordre et seulement trois oligarques – sur des dizaines ayant élu Londres comme la capitale la plus accueillante pour cacher leurs fortunes mal acquises.

Le Canada sanctionne 58 individus et entités russes

Le Canada va sanctionner « 58 personnes et entités » russes, en réponse à l’invasion de l’armée russe en Ukraine, a annoncé jeudi le premier ministre canadien, Justin Trudeau, évoquant des « sanctions sévères ». Les sanctions cibleront des « membres de l’élite russe », des « grandes banques russes » et des « membres du Conseil de sécurité russe » notamment, a précisé le premier ministre.

« Nous cessons tous les permis d’exportation pour la Russie », a ajouté Justin Trudeau, estimant que l’invasion russe de l’Ukraine représentait une « immense menace pour la sécurité et la paix dans le monde ».

La Russie ne veut pas être exclue du système économique mondial

La Russie ne veut pas porter atteinte au système économique mondial, ni en être exclue, a déclaré jeudi Vladimir Poutine, alors que son invasion de l’Ukraine a pétrifié les marchés et expose Moscou à des sanctions dévastatrices.

« La Russie continue de prendre part à l’économie mondiale, nous ne nous apprêtons pas à lui porter atteinte », a déclaré Vladimir Poutine devant des représentants russes du monde des affaires réunis sous les ors du Kremlin.

« Il me semble que nos partenaires doivent comprendre et ne pas se fixer pour objectif de nous pousser en dehors du système. »

Le Monde

 

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