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Guinée : inquiétudes autour du projet de nouvelle Constitution

La jeunesse semble très critique concernant l’annonce de la rédaction d’une nouvelle Constitution. Cette annonce a, dans la foulée, entraînée la démission du ministre de la Justice.

Les organisations de la société civile redoutent que l’élaboration d’une nouvelle Constitution remette les compteurs à zéro et autorise le président Alpha Condé à se représenter en octobre 2020, lors de la prochaine élection présidentielle.

« C’est une folie de trop. Nous avons la majorité des Guinéens avec nous et nous continuons à travailler sur des stratégies d’informations, de sensibilisation et de mobilisation. Et nous ferons en sorte que ce rêve diabolique, suicidaire et démoniaque ne puisse pas voir le jour en Guinée. Et dans ce sens, nous paierons tous les prix citoyens qu’il faut afin qu’on ne transforme pas cette République en monarchie », prévient Sékou Koundouno, le président de la plateforme de jeunesse Balai Citoyen.

Le pied dans le plat

La polémique liée à la modification de la Constitution est apparue à la suite de la suggestion faite par l’universitaire Togba Zogbelemou. Selon cet ancien ministre de la Justice, la Guinée doit se doter d’une nouvelle Constitution. Celui-ci estime ainsi que l’actuelle Constitution ne répond plus aux réalités du pays.

« Je suis pour l’adoption d’une loi fondamentale  en Guinée par ce que la Constitution actuelle n’a pas été soumise au référendum. Elle a été rédigée dans un contexte très particulier et accepté dans les mêmes conditions par la classe politique guinéenne. La limitation du mandat ou non limitation du mandat présidentiel, ce n’est pas ce qui pose problème », soutient Alhousseiny Makanera Kaké, l’ancien ministre de la Communication et membre de la majorité présidentielle.

Démission

C’est en plein débat sur l’opportunité ou non de réviser ou de rédiger une nouvelle Constitution que l’ancien ministre guinéen de la Justice, Cheick Sako, a présenté sa démission au président Alpha Condé.

Dans la lettre qu’il a adressée au chef de l’Etat, le désormais ex-ministre a justifié sa démission, faute de réponse du président Alpha Condé à sa demande, lors d’un entretien le 4 avril, de le remplacer dans les fonctions qu’il exerce depuis près de cinq ans et demi.

« Par ailleurs, je n’ai pas été associé à la rédaction de la nouvelle Constitution en ma qualité de garde des sceaux », a poursuivi Cheick Sako qui a conclu en ces termes : « Compte tenu de ma position personnelle contre toute modification ou changement de la Constitution en vigueur, vous comprendrez que je ne puisse plus continuer à exercer la fonction de ministre de la Justice ».

Satisfaction

L’annonce de la démission  de l’ex ministre de la Justice a été accueillie avec satisfaction  par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), créé en avril pour s’opposer à un troisième mandat.

Cette démission confirme les soupçons visant M. Condé de « vouloir modifier ou changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir à vie », a déclaré un des leaders du FNDC.

Il en appelle aux autres membres du gouvernement et des institutions « pour qu’ils se désolidarisent de ce projet maléfique de troisième mandat ».

Deutch Wele

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