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Conakry/Mise en place des PA : que dit la loi ?

Dès l’installation des Points d’Appuis (PA) composés de la police, la gendarmerie et l’armée, dans la  commune de Ratoma à Conakry, plus précisément sur l’axe Le Prince, des voix se sont aussitôt levées protestant contre cette initiative des autorités.

Si certains estiment que cette initiative est salutaire à partir du moment, où elle garantit la sécurité des citoyens et de leurs biens ; par contre, pour d’autres, c’est une manière de terroriser à travers l’implication de l’armée ceux-là qui manifestent dans la rue pour leur droit légitime. D’ailleurs, c’est la présence des militaires dans les équipes des PA qui a tant dérangé  l’opinion nationale dont le camp de l’opposition républicaine.

Mais que dit la loi ?

L’article 5 de la loi portant le maintien d’ordre public adoptée par l’assemblée nationale en 2015, stipule : « L’action répressive est le complément de l’action préventive. Elle se manifeste par l’intervention active en tous lieux où l’ordre public est troublé et toutes les fois qu’une violation des lois et règlements est constatés. Les actions d’intervention résident dans le déploiement de la force publique selon des dispositifs et des techniques spécifique destinées à contrôler, maintenir, filtrer, ou interdire momentanément la liberté de mouvement des personnes dans des espaces déterminés. En cas de nécessité absolue, ces actions peuvent aller jusqu’à l’emploi de la force avec ou sans usage des armes, conformément à la loi. L’emploi de la force s’exerce dans le cadre strict des dispositions légales et réglementaires qui le régissent ».

Quant à l’article 3 de cette loi, il indique que : « Le maintien d’ordre est assuré par les forces de sécurité publique, veiller à l’exécution des lois et règlements, protéger les institutions, l’environnement, les personnes et leurs biens. En temps de crises et de troubles à l’ordre public, la sécurité des personnes et de leurs biens relève de la police et le cas échéant de la gendarmerie au deuxième degré. Dans de circonstances exceptionnelles et sur réquisition du président de la République, les forces armées peuvent intervenir en dernier ressort pour appuyer les forces de sécurité pour une période limitée dans le temps conformément aux dispositions de l’article 90 de la Constitution ».

En ce qui concerne la section 1 de l’organisation des forces de sécurité :

L’article 26 indique que « les forces de sécurité sont composés  comme suit : les unités de police, les unités de gendarmeries ».

Selon l’article 27 : « Dans le cadre du maintien de l’ordre public les forces de sécurité et de défense sont classées en trois (03) ordres d’intervention qui sont : forces de première intervention constituées de la police nationale ; forces de deuxième intervention constituée de la Gendarmerie ; force de troisième intervention constituées  des armées.

Alors, l’Etat a-t-il raison ?

Pour l’Etat, c’est dans le souci d’assurer son rôle régalien en cette période de crises dans le pays que le gouvernement guinéen s’est engagé à lutter contre la criminalité et le banditisme en milieu urbain. C’est dans ce sens que le président Alpha Condé, a exhorté son gouvernement lors du dernier conseil de ministres, d’élargir ces PA dans toute la capitale, voire même à l’intérieur du pays.

Cependant, nombreux citoyens s’opposent catégoriquement à cette initiative du régime Condé. Ils craignent que cette mesure ne provoque une éventuelle altercation entre des citoyens et les forces de l’ordre.

Si les pro-oppositions estiment que ces PA ‘’terrorisent une circonscription marginalisée’’, pour les adeptes du pouvoir, ‘’ cette initiative est la bienvenue. Une thèse qui s’explique selon les pro-Alpha, par les violences à répétition constatées ces derniers mois dans le pays. Chose qui engendre des crises sans précédent soutenues par des marches émaillées de dégâts matériels et le plus souvent par des pertes en vies humaines. Par ricochet, cela freine le développement de la nation car, c’est tous les secteurs de croissance qui payent de lourde tribu. A quand, ces crises sociopolitiques vont-elles connaitre leur épilogue ? Si les enseignants et les politiques font la sourde oreille et que l’Etat joue à la mesquinerie, il va s’en dire que le pays fera du sur-place.

La crainte des paisibles citoyens

Depuis un certain temps, les citoyens guinéens vivent dans la peur par manque de sécurité. La barbarie ne fait que s’accroitre du jour au lendemain. D’où l’idée de mise en place des PA. Cela est jugé positif aux yeux de nombreux citoyens.

Il est bien vrai que la Constitution autorise chaque citoyen de manifester, mais la loi l’impose aussi de respecter le droit de celui qui ne manifeste pas. Comme disait l’autre : « ta liberté se limite là où commence celle des autres ».

En outre, la Guinée étant un pays à forte potentialité en ressources du sol et sous-sol, qui a tous les atouts nécessaires pour se développer, impose à l’ensemble de la classe politique et aux leaders d’opinions, à accepter de choisir la nation aux dépens des intérêts personnels. Car, aucun pays ne peut se développer sans la paix, fruit de l’unité nationale.

Rédaction

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