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[INTERVIEW] L’homme d’affaires français, Philippe DEHAYS s’est prêté à nos questions

Le Directeur général de CENTRIMEX France et Président de l’union portuaire rouennaise, Philippe DEHAYS était à Conakry où il a pris part au forum économique intitulé : ‘ ’Rencontres d’Affaires Guinée 2018′ ’ tenu du 17 au 20 avril dernier. En marge de cet évènement entre businessmen africains et européens, notre Rédaction a tendu son micro à M. DEHAYS qui est aussi Consul honoraire du Sénégal à Rouen en Normandie. Voici in extenso, le contenu de notre entrevue réalisée à l’hôtel NOOM.

 Veuillez nous présenter votre entreprise CENTRIMEX

CENTRIMEX est une entreprise familiale. On fête nos 70 ans cette année, évidemment avec une spécificité sur l’Afrique. Puisque nous sommes des africains blancs, on est présent depuis 70 ans dans les pays de la côte ouest d’Afrique sauf la Guinée.

CENTRIMEX est un expert historique de l’Afrique, Afrique de l’Ouest, Afrique centrale et subsaharienne, Maghreb et Afrique du Sud. Pour accompagner ses clients, CENTRIMEX a implanté son propre réseau de filiales et agences en Afrique à Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d’Ivoire), Douala (Cameroun), Hamdallaye (Mali), Cotonou (Bénin), Pointe Noire (Congo), Libreville (Gabon), Lomé (Togo), Ouagadougou (Burkina Faso), Labone-Accra (Ghana), Cape Town (Afrique du Sud), Nouakchott (Mauritanie) et au Maroc.

Peut-on alors savoir l’objet de votre visite en Guinée ?

Le Rouen étant le port de l’Afrique pour la France, chaque année, je fais 2 à 3 déplacements dans un pays africain avec lequel nous commerçons. Tout a été fait sur la Guinée, je me suis battu avec la direction commerciale pour venir en Guinée. Parce que j’ai eu des contacts avec l’Ambassade de Guinée en France et celui de la France en Guinée  qui m’ont convaincu en disant que la Guinée est en voie d’émergence. Il m’a dit que c’est le moment de venir pour discuter et voir comment établir un partenariat entre les uns et les autres.

Quelles sont principalement vos opportunités d’affaires que vous avez pu faire prospérer en Guinée ?

Alors, ici il y’a beaucoup d’importations notamment sur les produits pharmaceutiques. On commerce déjà avec la Guinée mais sans y être présent. Pour CENTRIMEX, le souhait  c’est de recruter quelqu’un ici pour nous aider à mieux connaitre le marché et petit à petit comme dans les autres pays africains, ouvrir une agence et être présent.

C’est quoi la spécialité de CENTRIMEX ?

Transport maritime, transport aérien, conteneurs complets ou conteneurs de groupage, conteneurs personnalisés, matériel roulant, marchandises dangereuses, colis hors gabarit, Door to Door, effets personnels, CENTRIMEX propose une gamme de services adaptée à chaque client, chargeur, industriel ou distributeur.

On est aussi spécialisé dans l’agroalimentaire, industrie et distribution, bâtiment et génie civil, matériel roulant, la chimie, bois et recyclage…

Sous quel angle vous célébrez votre anniversaire ?

La première des choses, je pense que c’est de le faire avec le personnel. Parce que quand même c’est le personnel qui a fait qu’on est resté pendant 70 ans. On fera  participer tout le monde afin d’avoir des idées nouvelles pour qu’on essaye chaque année d’ouvrir une agence.

On en a au total 22 dont 15 en Afrique. J’espère que bientôt 23. Et on a réalisé l’année dernière à peu près une  centaine de millions d’euros de chiffres d’affaires. C’est quand même 300 collaborateurs et on a transporté 60 000 tonnes entre l’Europe et l’Afrique et entre  l’Asie et l’Afrique. Nous avons également une agence à Shanghai, puisque nos amis africains achètent aussi en Chine.  Maintenant de plus en plus, il a fallu suivre la demande des clients.

 

Disposez-vous toute la logistique ?

Toute la chaine de logistique depuis la fabrication jusqu’au panier de la ménagère.

Etes-vous rassuré que la Guinée est un pays où vous pouvez développer votre entreprise ?

J’ai compris beaucoup de choses ici, car j’ai eu l’occasion de rencontrer des politiques, du monde économique. J’ai trouvé des gens notamment ceux du ministère du commerce, les gens qui sont dynamiques, qui ont envie de faire bouger les choses. Ça c’est assez exceptionnel. Alors évidemment, c’est à la vitesse de l’Afrique on voudrait que ça aille toujours plus vite. Ceci étant, je trouve qu’il y’avait vraiment du dynamisme, l’ambassadeur de France est très actif qui pense qu’il faut arrêter les discours et aller de l’avant. Il y a plein de choses à faire. Donc il faut qu’on produise, comme je l’ai dit, je reviendrai, je ne veux pas venir ici pour faire le beau parce que je sais qu’il faut faire des choses. Je sais qu’on a des contrats à signer ensemble, on doit faire des formations professionnelles pour que les gens évoluent pour que l’idée ne soit pas que les gens viennent en France pour rester. Ils viennent qu’on les aide pour développer leur pays. C’est ça et je suis prêt moi-même, je suis investi de longue date,  je suis prêt, j’ai encore du souffle pour le faire.

Envisagez-vous la création de  l’emploi ?

Bien  sûr, c’est l’exemple que je viens de donner tout à l’heure. C’est de montrer l’exemple en embauchant quelqu’un et petit-à-petit, le trafic se développera on va ouvrir une agence, on grandira comme on l’a fait dans les autres pays.

Mais je parlais de formation professionnelle, parce que je pense que dans notre domaine, je parle de ce que je connais et de ce que je peux faire,  il y’a un vrai besoin de formation. Donc ça c’est notre rôle. Si on les faits venir, on les forme chez nous, ou on envoie ici des professeurs pour le faire parce que l’union portuaire à cette particularité. Les gens qui font la formation professionnelle sont des gens comme moi c’est-à-dire, des gens de métier. Je pense que ça c’est une grande réussite et 98% de nos élèves ont tous un emploi sans exception.

 Parlez-nous brièvement de l’historique de votre société ?

C’est une société familiale qui a été créée par la famille Haddad, dont les principaux fondateurs sont Raymond et Philippe Haddad, depuis son siège social à Vitrolles (France), à proximité des ports de Marseille / Fos-sur-Mer et de l’aéroport de Marignane.

Raymond Haddad doit avoir aujourd’hui 93 ou 94 ans et son fils qui est aux commandes, a 54 ans. Je crois donc que cette société a commencé par une petite agence en Afrique 1, 2 et 3 en France et l’aérien et le maritime.

 Interview réalisée par Camara Fodé Sita/Ankou G/Alpha Ibr. Diallo et Cie

 

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