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Guinée : la rue ou le dialogue? (Tribune)

On se demande aujourd’hui les raisons qui poussent l’opposition à mettre dans la rue les enfants pour angoisser les paisibles citoyens. La rue n’a jamais résolu les problèmes d’une nation. Quand on évoque la rue, on pense aux enfants abandonnés qui sont sans toi, des hors la loi. On pense également à cette meute de chiens et de chats  errants qui cherchent à survivre dans les poubelles des villes. Donc la rue a une connotation péjorative, elle sied à des individus qui ne sont pas du cadre légal de la vie, qui pratiquent des activités contraire à la bienséance sociale.

La nation est une entité sociale vivant sur un territoire commun et ayant un idéal commun. La paix n’est pas un vain mot, mais c’est un comportement qui commande à l’homme de faire violence sur sa propre personne pour ne pas nuire à son prochain. Les populations d’un pays ne jouissent pas des mêmes conditions de vie identiques. Il y a des indigents, des hommes qui vivent le jour au jour, qui ont besoin du marché pour vivre. Que deviendront-ils si on les empêche de vaquer à leurs occupations quotidiennes à travers les marches dites pacifiques et des villes mortes ?

La ritournelle des déclarations des hommes politiques, c’est apporter le bien être pour les populations. Tous disent se battre pour le peuple afin de mettre fin à sa souffrance, si souffrance il y a.  La démocratie exige le multipartisme, or ce multipartisme est synonyme de diversité, et cette diversité est faite de différences qui méritent d’être respectées. Mais l’opposition républicaine ne respecte pas cette diversité, elle pense que la vérité est son apanage et que les autres sont sur du faux. Ceci dénote un égocentrisme conséquent, qui suppose qu’elle est la seule capable de trouver solution aux problèmes du pays. Cela pouvait être vrai à condition qu’elle offre quelque chose de concret aux populations et à ceux qui la suivent naïvement.

Quand un homme veut d’une femme, il le démontre à travers des gestes, des petits cadeaux pour rassurer sa fiancée de ce qu’il pourra faire pour elle ultérieurement. Donc au lieu de mettre les gens dans la rue pour dénigrer le pouvoir en place, si réellement l’opposition veut diriger ce pays, qu’elle pose des actes responsables qui pourraient attirer les hommes dans son camp. Malheureusement depuis 2011, elle n’a offert que la mort, les violences et les destructions des biens d’autrui. Ce que Dalein refuse d’accepter et qui est malheureusement une vérité, c’est que 98% des hommes qui le suivent sont de sa communauté. Et ce repli identitaire est aujourd’hui sa plus grande faiblesse. L’UFDG mobilise les foules cela est évident mais, ce qui échappe à son président c’est que les 60% de cette foule ont peur de sa victoire. Ils sont unanimes à reconnaitre que le pays sera invivable s’il arrivait un jour au pouvoir.

Des grands projets à la primature en passant par la pêche et aux travaux publics, Cellou n’a jamais convaincu. Durant plus d’une décennie, celui qui a eu la plus grande longévité au gouvernement du Général Lansana CONTE est sorti par la petite fenêtre. Il a été démis de ses fonctions pour faute lourde, le scannage de la signature du Président de la République, pour se faire un décret à sa mesure et à sa convenance. Les différentes casseroles qu’il traine ne sont pas de nature à lui faciliter la tâche. Chaque jour qui s’égrène augmente la méfiance des guinéens à son vis-à-vis. Cellou Dalein charrie l’angoisse et la violence, il ne rassure personne, il a à fleur de peau la haine et le mépris pour ce pays.

Le pouvoir en place pose des actes qu’il détruit avec sa horde sauvage et barbare. Cependant il n’est pas le seul opposant du pays mais, il est le plus virulent et ses acolytes pensent qu’être opposant c’est insulter le chef de l’Etat. Ce qu’il ignore, c’est qu’il est en train d’ensemencer les graines de sa défaite sans le savoir. C’est pourquoi il sera toujours battu à toutes les élections dans ce pays car, les guinéens ne veulent maintenant que des présidents intellectuellement affirmés, honnêtes n’ayant pas un passé douteux.

Depuis 2011 Dalein ne cesse de mettre les gens dans la rue, peut-il montrer l’acquis ou l’avantage qu’il a tiré de ces marches absurdes ? En tout cas, ces marches pacifiques ont montré leur limite. si réellement elles avaient eu un impact positif, l’opposition aurait cessé de marcher depuis longtemps. C’est justement à cause du fait qu’elles n’ont rien apporté de positif, que Cellou et compagnie s’agrippent bec et ongle à cette pratique d’un autre âge. Le seul impact de cette sempiternelle marche, c’est le peuplement voulu à dessein du cimetière de Bambéto, c’est tenter d’empêcher le pouvoir à poser des actes.

Dieu est justice, il lit dans le cœur de chaque homme, c’est pourquoi on dit souvent : «  Une fourmi noire dans la nuit noire, dans le creux  d’un arbre noir, Dieu la voit et l’entend. » Personne ne peut se cacher de Dieu, il rétribue toujours les hommes en fonction de leur droiture et de leur honnêteté. Ce n’est donc pas dans la rue que Dalein va ramasser le pouvoir. Pour avoir été battu deux fois à plate couture pendant les élections, qu’il daigne attendre son temps si Dieu l’a prescrit dans son destin, ce qui est loin d’être une évidence.

Pour la paix et la quiétude dans la cité, il est temps maintenant que Dalein et ses acolytes se ressaisissent, le peuple de Guinée n’aspire qu’au développement et au progrès du pays. Les discours que tient le chef de file de l’opposition ne sont pas rassembleurs, ils sont ceux d’un chef de bande et non d’un homme d’Etat. Toutes les fois qu’il s’exprime sur des questions de la nation, ses propos ont toujours été décevants. Dalein affirme dans les « grandes gueules » que feu Ahmed Sékou Touré est un homme controversé, duquel il ne retient que les tortures du camp Boiro, la restriction des libertés individuelles. Il occulte ainsi les mérites de ce grand homme.

Mais qu’il sache que la postérité le jugera aussi pour n’avoir été qu’un fauteur de troubles publics, un manipulateur des jeunes adolescents innocents et crédules. On ne peut pas vouloir d’une chose et de son contraire. Comme le disait Bah Oury sur les antennes d’espace Fm, Dalein a tort de vouloir transcender les lois de la République. Il a participé à la signature des accords sur le nouveau code électoral, pourquoi s’acharne t-il contre la décision rendue par les instances désignées par ces accords ? Les marches à répétitions, les villes mortes et le cycle de violences entrainant des dégâts matériels et humains n’ont apporté que désolation. La rue n’a jamais apporté une solution aux problèmes d’une nation.

Cellou Dalein serait-il aveuglé par la boulimie du pouvoir, cet ardent désir qui obstrue sa raison, l’amène à préférer le chaos et le désarroi ? Quand un élu du peuple se comporte de la sorte, on se demande quand il viendra au pouvoir ne fera-t-il pas plus que Pinochet ? Ces angoissantes interrogations doivent interpeller la conscience de tous les guinéens qui aspirent au bonheur et au progrès.

Les populations de Conakry sont fatiguées de ces marches violentes et sanglantes de l’opposition. Qu’elle change désormais de stratégie en adoptant autre recours que la rue.

Par Almamy Sylla, chroniqueur 

Cet article n’engage pas la Rédaction de ScoopGuinée

 

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