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Guinée : la population exposée au danger de la consommation des produits de mauvais état

On peut dire, sans le risque de se tromper, que l’heure est grave en République de Guinée. Dès lors où l’Etat, à travers ses services de contrôle de qualité des produits de consommation, sensés d’assurer la sécurité de ses populations, montrent ses limites.

En effet, l’on constate en Guinée, qu’on est vendeur qui le veut ; et l’on vend ce que l’on veut. Faites un tour dans le marché ‘’Avaria’’, vous vous rendrez compte que les produits proposés à la vente, sont avariés. Pire danger que l’on ne peut imaginer.

Certes, la Guinée dispose des plus beaux textes de loi élaborés, mais leur application fait défaut. Toute chose qui expose le pays à toute sorte de produits nuisibles à la santé.

En réalité, aucune politique nationale n’est menée pour offrir à la population guinéenne, des produits de qualité consommables.

L’Institut Guinéen de Normalisation et de Métrologie (IGNM), l’Office National de Contrôle de Qualité (ONCQ), le Service National de la Protection des Végétaux et des Denrées Stockées (SNPV/DS), l’Office National de la Sécurité Sanitaire des Produits de la Pêche et de l’Aquaculture (ONSPPA), les Services Vétérinaires, l’on peut en oublier.…, sont entre autres, les multitudes de services étatiques qui s’occupent, non seulement de l’élaboration des normes, mais aussi du contrôle de la qualité des produits. Mais, ces institutions font-elles réellement leur travail de contrôle et de suivi ?

Selon nos enquêtes, il se trouve que ces services-là, ne sont, non seulement pas représentés à l’intérieur du pays, mais ne jouent aucunement leur rôle. Et les populations en paient les conséquences. En réalité, ils n’existent que de nom.

En recoupant nos informations, il ressort que les responsables de ces services mettent l’accent sur le manque de moyens techniques et financiers. l’IGNM Et par exemple, n’a bénéficié, depuis sa création le 20 mai 1989 sous l’Ordonnance du Ministère de l’Industrie, qu’une seule fois de sa subvention en 2011. Pourtant, cet institut, aujourd’hui méconnu des guinéens, devait être le passage obligé de tout investissement formel et informel. Loin d’une structure de répression comme l’Office National de Contrôle de Qualité, il permet de tamiser et d’élaborer les normes pour toute production.

Malheureusement, cet institut confiné dans un vieux bâtiment au quartier Almamya à Conakry, n’a aucun pouvoir de décision sur le secteur privé. C’est pourquoi en Guinée, l’on assiste à une floraison d’eaux minérales avec tout ce que l’on peut imaginer comme risque lié à l’hygiène. Des mauvaises bascules et balances dans nos marchés qui ne donnent pas le nombre exact de poids de viande ou autres denrées exigés par les consommateurs.

Des produits alimentaires et médicaux dont la date de péremption est expirée depuis belle lurette, la fraude dans les stations de service, l’écroulement d’immeubles mal implantés, la chasse aux animaux sans tenir compte des normes et principes, etc.… Toutes ces pratiques se font au su et au vu des autorités, sans que personne n’en fasse cas.

Le plus intrépide, c’est comment les produits halieutiques guinéens sont mal entretenus au niveau des débarcadères. De la pirogue jusqu’à leur livraison sur le marché, où ils sont vendus à même le sol et par tas. Tandis que, sous d’autres cieux, le poisson est vendu par pesée.

Ajoutons-y du pain, transporté dans des brouettes sales et marchandé par des mains malhabiles.

A rappeler, que depuis 2007, les produits halieutiques guinéens sont rejetés sur le marché international à cause de ses mauvaises conditions d’hygiène. C’est pour dire en d’autres termes, que le marché guinéen est envahi de produits expirés, de contrefaçon et aucune certification de conformité, d’étiquette et de traçabilité n’est indiquée.

Il est donc temps, que l’Etat vienne à la rescousse et en position de force, pour donner les moyens financiers et techniques aux services chargés du contrôle des produits dans le pays, afin que les populations soient épargnées de tout danger lié à la consommation.

Que l’Etat s’implique davantage dans la production et la commercialisation des produits. Qu’il réhabilite les industries en veilleuse, restitue les usines de productions bradées. Que la Guinée participe régulièrement aux grandes rencontres internationales où des questions de sécurité alimentaire se discutent. Qu’on subventionne des coopératives, réanime les Directions régionales d’Inspection des produits, etc.…

Ensuite, que les Ministères de l’Industrie et du Commerce mettent un dispositif de vérification très renforcé au niveau de nos ports et frontières terrestres en organisant des séances de sensibilisation par des agents, contre la corruption, etc.…

En somme, le gouvernement ne doit pas négliger le système de suivi de qualité en faveur des populations qui ne doivent pas être exposées au danger de la consommation des produits non contrôlés.

Une enquête de Fodé Sita Camara pour ScoopGuinée

 

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