La sous-préfecture de Friguiagbé, située à 15 kilomètres du centre-ville de Kindia fut dans les temps, une destination très fréquentée par des hommes politiques, artistes et autres…. Couverte aujourd’hui par le givre de l’oubli après la mort du plus maillant et généreux de ses fils Fodé Soumah ‘’Arianafodé’’ , Friguiagbé affiche un visage tragique.
Quand on observe présentement la vie de cette sous-préfecture, on est pris de pitié. Dans un passé pas très lointain, cette agglomération a focalisé l’essentiel des activités politiques du pays au temps du parti au pouvoir, PUP (Parti de l’Unité et du Progrès).
Pendant les weekends, c’était la randonnée des hommes forts de l’Etat, le lieu d’exhibition des artistes du pays et surtout ces masses paysannes qui venaient pour bénéficier des largesses d’Ariana Fodé, généreux fils de la localité. C’était une véritable procession de voitures luxueuses, de belles femmes, de célébrités, et des hauts dignitaires du régime Conté. A cela s’ajoute les gros investissements surtout dans le domaine immobilier. Le célèbre ‘’Mökèbounyi’’ en fait foi même-ci, cette villa est de nos jours, en état de délabrement à cause du manque d’entretien.
Ceux qui jadis, y venaient pour un séjour de travail ou un séjour galant, ne jettent aujourd’hui qu’un regard de dédain sur ces lieux. Qui va désormais s’occuper des vastes réalisations d’Arianafodé à Friguiagbé ? Qui assumera désormais la relève pour ne pas que meurt lentement cette sous-préfecture, naguère foyer incandescent du pouvoir de feu Conté. Comme Gbantama qui est devenue une ferme abandonnée de nos jours, Friguiagbé risque de vivre aussi avec ses souvenirs de gloires passées. Les populations continueront à faire une longue réminiscence des grands festins et des grandes veillées culturelles.
Cet exemple de Friguiagbé témoigne encore une fois, le manque d’attention des guinéens qui ne prennent aucune mesure pour pérenniser les bonnes actions. Il suffit de la disparition physique d’un prometteur ou d’un initiateur que l’oubli recouvre ses actions.
Quand le Président Ahmed Sékou Touré est mort, toute la force de son parti l’a suivi. D’un revers de la main, on a presque balayé tout ce qu’il avait fait.
De même que le Général Lansana Conté qui, après sa mort, ses acquis et réalisations ont été ignorés et voir même escamotés.
Il faut que l’on apprenne dans ce pays à perpétuer les bonnes actions, avoir l’esprit de suite pour ne pas que des investissements du genre de Friguiagbé tombent en désuétude.
‘’Mökèbounyi’’ peut servir de cadre pour les rencontres administratives et redonner espoir à cette population qui avait pris goût aux fastes du pouvoir.
Arianafodé et son œuvre méritent-ils un oubli comme c’est aujourd’hui le cas ?
ScoopGuinée
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