Reportage

Kindia-Conakry: à cause de l’état de la route, les transporteurs font payer 50000 GNF

Depuis toujours le transport urbain ou interurbain a été une véritable équation à multiples inconnues en Guinée. Aujourd’hui, il se pose avec plus d’acuité car, les secteurs impliqués dans sa gestion n’ont fait aucun progrès.

Y a-t-il une véritable politique nationale de transport dans notre pays ? Cette question mérite d’être réellement posée au regard du calvaire auquel sont confrontés nos compatriotes. C’est avec la SOGETRAG d’alors que le transport urbain et interurbain a connu un essor remarquable dans le pays. Depuis le départ des partenaires de cette société, elle s’est sclérosée lamentablement car, les nationaux auxquels la relève a été confiée ont prouvé leur incompétence à relever ce défi.

Le ministère des Travaux Publics est aujourd’hui inexistant face à l’ampleur de la dégradation de nos axes routiers. Pour une distance de 133 km qui sépare Conakry de Kindia, il vous faut banalement 5 à 6 heures pour le parcourir. On se demande à quoi sert l’entretien routier de ce département, est-il devenu un gouffre pour engloutir le budget alloué à son fonctionnement ? Cet état impacte négativement sur la vie des citoyens du pays. Le tarif normal entre Conakry et Kindia est de 24000fg, à cause de l’état de la route, les transporteurs font payer 50.000fg. Cela sous le regard impuissant du ministère des transports avec, la complicité du syndicat qui, ne cherche qu’à défendre ses intérêts.

Les trois quart des véhicules de transport appartiennent à ces responsables syndicaux, ils ne peuvent rien entreprendre qui puisse nuire à leurs avantages. Pour cacher leur manque de patriotisme et leur méchanceté, on accuse l’état de la route et le gouvernement. En augmentant le transport, implicitement les prix sont obligés de suivre. Cela est une évidence, le syndicat des transporteurs est muet devant les agissements fantaisistes des chauffeurs. Ils imposent leur volonté aux citoyens en morcelant les tronçons officiellement établi par l’Etat.

En exemple, quand vous arrivez à Conakry, vous avez pitié des citoyens qui agitent longuement leurs bras comme des pêcheurs à la canne. Les chauffeurs de taxis les toisent en les narguant comme s’ils avaient devant eux des animaux ou des extraterrestres.

Combien de travailleurs viennent à l’heure au service ? Combien de kilomètres font à pieds ces citoyens qui viennent à Madina, surtout le soir pour regagner leurs domiciles ? Et ce spectacle est quotidien et depuis plus de trente ans aucun gouvernement n’a songé y apporter une solution. Nombreux sont les élèves qui n’ont pas encore pu rejoindre leurs établissements car, ils sont partis auprès des parents dans la Guinée profonde, ce problème de coût exacerbé du transport pose des ennuis. Ce qui est inquiétant et révoltant, c’est qu’ils agissent en toute impunité et se croient indépendants de toute autorité de l’Etat.

Que fait le ministère des Travaux Publics ?

Il est urgent que le ministère des travaux publics prenne ses responsabilités en accomplissant sa mission. Mettre de la rigueur dans la gestion des fonds alloués à l’entretien routier. Puisque l’Etat ne peut pas tout faire, établir un partenariat public privé pour la construction des autoroutes avec péages entre les préfectures. Discipliner les usagers de la route pour éviter les actions de dégradation de la chaussée.

Le ministère des transports doit à son tour conscientiser ses partenaires qui sont les syndicats de transporteurs. Ce syndicat doit absolument défendre les citoyens en les préservant des manies irresponsables des conducteurs de taxi.

L’Etat doit éviter l’indifférence face aux excès des transporteurs. L’Etat se définit comme puissance publique, elle doit garantir la liberté de chacun de nous en nous protégeant des mauvais citoyens. Il faut que l’on sache l’existence de l’Etat à travers son pouvoir coercitif, l’application et le respect des textes de loi. Cette grande impunité qui caractérise le pays, ne fera que nuire dangereusement au bien-être moral et matériel des populations. Il faut des mesures dissuasives et des sanctions rigoureuses pour mettre sur la voie du changement les compatriotes friands de l’anarchie.

Il faut que les guinéens sachent qu’on ne peut pas tout faire impunément !

Famany Condé, notre correspondant à Kindia

 

 

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