Actualité, Societe

Un journal américain s’excuse pour des décennies de traitement raciste de l’actualité

Le patron du principal journal de la plus grande ville du Missouri, Kansas city, a publié lundi une lettre d’excuse en une. Un mea culpa après avoir découvert des dizaines d’années de traitement raciste de l’actualité.

« Alors que nous avons écrit cette année sur le racisme systémique à Kansas City » après la mort de George Floyd et les manifestations nationales qui ont suivi, « nous ne nous sommes jamais mis sous le microscope pour essayer de mieux comprendre comment le Star avait couvert la communauté noire pendant des années », a expliqué lundi sur CNN Mike Fannin, président et rédacteur en chef du Kansas City Star.

Pourtant à Kansas City, sur les 500 000 habitants (2 millions avec sa proche banlieue), 28% sont afro-américains, rappelle notre correspondant à Houston,Thomas Harms. Et pendant de très nombreuses années, le quotidien Kansas City Star et sa variante Kansa City Times le matin ne parlaient d’eux que comme des criminels ou des gens vivant dans le milieu du crime.

Des générations de résidents noirs « écartés, ignorés et méprisés »

Dans un long éditorial publié dimanche, Mike Fannin a raconté « l’histoire d’une puissante entreprise locale qui a fait du mal ». « Depuis 140 ans, cette entreprise est l’une des forces les plus influentes à avoir modelé Kansas City et sa région. Et pourtant pendant longtemps, au début de son histoire (…), elle a écarté, ignoré et méprisé des générations de résidents noirs », écrivait-il.

Lors de catastrophes, comme lors d’inondations en 1977, le journal ne s’interessait qu’aux dégâts provoqués sur les commerces blancs, sans évoquer les habitants noyés, tous issus des quartiers défavorisés, dont huit Afro-Américains. Les portraits de membres de la communauté noire y encouragaient les stéréotypes et la division.

Le célèbre saxophoniste Charlie Parker issu de Kansas City ne fit les gros titres que le jour de sa mort en 1955, et même là son nom a été mal orthographié et le journal s’était trompé sur son âge.

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