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Kassa : « Depuis ma prise de fonction, je me bats pour l’amélioration des conditions de vie des 18 000 habitants de ma localité », déclare le Sous-préfet, Cheick Traoré

 

Le Sous-préfet de la sous-préfecture spéciale des îles de Kassa, Cheick Traoré, a déclaré récemment au micro de notre reporter que : « Depuis ma prise de fonction, le 15 avril 2019, je me bats pour l’amélioration des conditions de vie des 18 000 habitants de ma localité».

Abordant cet entretien, M. Traoré  rappellera que c’est en 2014 que, Kassa, un archipel de sept (7) îles, a été érigé en sous préfecture. Elle est la deuxième agglomération de la ville de Conakry, en termes de superficie, après la commune de Ratoma, avec 60 km 2.

Dressant l’état des lieux, il a fait savoir que, dès ma prise de fonction, j’ai visité les sept (7) îles de cet archipel dont trois (3) habitées (Kassa, Rogbanè et Room) par des populations exerçant  la pêche, l’élevage, le commerce et le tourisme. Dans mes constats, j’ai relevé que, le siège de la sous-préfecture est digne de nom et la résidence du sous-préfet est habitable.

En ce qui concerne l’ensemble de l’archipel, le Sous-préfet, Cheick Traoré relève que, j’ai remarqué qu’en plus de la voirie très dégradée, il y a du point de vue sanitaire, un manque d’équipement et du personnel au niveau du centre de santé. Sans compter que, ledit centre manquait d’eau potable.

Les principaux secteurs du district de Kassa ont chacun, une école primaire ; mais ces établissements manquent d’enseignants et, les concessions scolaires ne sont pas clôturées, ce qui facilite la déperdition scolaire.

Une autre source de déperdition scolaire et non des moindres, relève du manque de lycée à Kassa. Ceci conduit les élèves du niveau du lycée à traverser pour aller suivre les cours à Kaloum, tous les jours ouvrables. Ceux d’entre les élèves qui ont des parents à Kaloum ou dans les autres communes trouvent  généralement des tuteurs pour y rester et étudier. D’autres élèves par contre, finissent par abandonner l’école faute de moyens financiers pour la traversée quotidienne ou par manque de tuteurs à Conakry.

Au sujet de l’approvisionnement des populations en eau potable, les 18 000 habitants de l’archipel, M. Traoré indique ses populations étaient obligées de boire de l’eau salée ou de se ravitailler à partir de Fotoba situé à 4km di’ici ou de la commune de Kaloum. D’où, il leur fallait transporter de l’eau dans des bidons à travers les pirogues ou barques jusqu’à Kassa.

 

Du coté des services de Sécurité, la sous-préfecture dispose d’un poste de Gendarmerie avec un seul agent et, le Commissariat de police quant à lui, compte cinq (5) agents dont trois (3) actifs, dépourvus de tout moyen de déplacement pour des déplacements dans les autres istricts.

La communauté n’est fournie en électricité qu’à travers des promoteurs informels qui revendent le courant par un système de consommation prépayée, de 19 heures à 1 heure du matin. A ce titre, une ampoule, est facturée à 5 000 GNF. De sorte qu’un ménage qui a cinq (5) ampoules paie par mois la somme de 750 GNF. Malgré la sollicitation des populations auprès de la société Electricité de Guinée (EDG), rien n’a été fait pour les soulager, jusqu’à présent.

Par ce manque d’électricité, la radio rurale qui est dépourvue de tout moyen e ne diffusait qu’une seule fois par semaine.

En matière d’approvisionnement en produits de la pêche, les habitants de l’archipel de Kassa sont obligés d’acheter du poisson à Kaloum, faute d’infrastructures de conservation. Ceci amène les pêcheurs de la zone d’aller faire conserver les stocks dans les frigos, à Kaloum.

Aussi, signale le Sous-préfet, les quais des différents ports sont dans un état  vétuste extrêmement poussé, …

Faisant son bilan des six (6) mois d’exercice, Cheick Traoré dira : « du mois d’avril à maintenant, je suis entrain, selon les moyens de bord, de régler petit à petit certains problèmes de la localité.

Aujourd’hui, Kassa dispose de 14 forages sur les 16 prévus. Rapportant le chef du centre de santé, M. Traoré notera que, depuis sept (7) ans, c’est seulement cette année 2019 que, la sous-préfecture a été épargnée des maladies d’origine hydriques, pendant la saison des pluies.

Présentement, le secteur de Fotoba est entrain d’être équipé en trois (3) forages, et, deux (2) autres doivent être réalisés à Room.

De nos jours, les équipements du centre de Santé ont été améliorés ; il a été doté d’un forage. Seulement, il manque toujours de personnel.

Pour désormais faciliter les évacuations sanitaires, une pirogue-ambulance a été mise sur la mer afin de faire traverser ces cas, à tout moment. Les autres districts (Rogbanè et Room) qui n’en disposent pas sont entrain d’être aussi dotés en pirogues-ambulances.

En vue de renforcer la sécurité, j’ai procédé au recrutement et à la formation de 40 policiers communautaires qui vont bientôt être équipés.

Pour éviter que les mareyeuses continuent de subir le dictat des sociétés de pêche, elles ont été dotées d’une pirogue de pêche ; ce qui les permet de renforcer leurs capacités opérationnelles.

Dans le cadre de l’initiative présidentielle, je suis entrain de démarcher avec l’appui du Gouverneur de la ville de Conakry, le général Mathurin Bangoura et de mon département de tutelle, pour l’obtention de 15 km de voirie pavée ou bétonnée.

Dans le cadre de la poursuite du cursus scolaire par les élèves, les travaux de construction d’un lycée sont avancés à 80 % à ce jour.

La radio rurale, d’une puissance de 330 W, émet depuis ma prise de fonction en avril dernier, tous les jours, de 18 heures à 23heures. Elle est alimentée par un groupe électrogène de 15 KVA.

En perspective, le Gouverneur, Général Mathurin Bangoura est entrain d’accompagner les efforts de la sous-préfecture en matière de restauration du pénitencier de Fotoba dont les travaux sont exécutés à près de 70 %.

Sur les plans politique et social, le Sous-préfet note la présence des principaux partis politiques dans la zone. Cependant cette présence ne dérange en rien l’harmonie au sein des populations.

Malgré les grèves, les manifestations d’ordre socioéconomiques et politique, l’archipel de Kassa est comme un « No man Island » politique.

Comme par le passé, les habitants de Kassa vivent en parfaite symbiose, participent à toutes les cérémonies religieuses, musulmanes ou chrétiennes. La preuve est que pendant la fête de Pâques 2019, l’Imam Ratib ou le 1er Imam de la mosquée centrale de Kassa et son conseil étaient à l’Eglise, … », a enfin ajouté le Sous-préfet, Cheick Traoré.

Entretien réalisé par Jean Pierre Ouendéno

 

 

 

 

 

 

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