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Aux États-Unis, le «Mur des mamans» prend de l’ampleur contre les violences policières

Tout a commencé le 18 juillet dernier, avec l’appel d’une mère, Bev Barnum, habitant à Portland, dans l’État de l’Oregon, au nord-ouest des États-Unis. Sur Facebook, elle invite d’autres mères de la ville à descendre dans la rue pour se joindre aux manifestations antiracistes. Depuis, le mouvement s’est répandu dans tout le pays.

Elles portent du jaune, brandissent des tournesols et chantent des berceuses. Elles, ce sont les mères de Portland mais aussi de tout le pays qui ont décidé de se rassembler pour manifester. Elles sont des centaines à se tenir bras-dessus bras-dessous pour former une barrière humaine entre les manifestants antiracistes et les policiers fédéraux envoyés par Donald Trump pour « rétablir la loi et l’ordre », comme le clame son slogan de campagne. Ensemble, elles ont créé un mouvement, le « Wall of moms » ou le « Mur des mamans », qui a maintenant une envergure nationale.

Tout a commencé avec un simple message Facebook posté par une mère de Portland, dans l’Oregon, Bev Barnum. « Ça disait quelque chose comme : je ne sais pas vous, mais moi je n’ai jamais manifesté », raconte à l’AFP cette mère de famille de 35 ans. « Je pense qu’on devrait faire quelque chose. Et si vous aviez cent mamans derrière vous et qu’elles fassent la différence ? », poursuivait le message. Quelques heures plus tard, sa messagerie était saturée de mères emballées par sa proposition.

La symbolique derrière ce mur de mères protectrices est forte : elle fait écho aux derniers mots de George Floyd, ce citoyen américain noir mort étouffé sous le genou d’un policier blanc lors de son interpellation, le 25 mai dernier, à Minneapolis, dans le Minnesota. Lors de son agonie, filmée, il appelait sa mère à l’aide. En créant le mouvement, Bev Barnum a choisi la couleur jaune pour s’allier au noir de Black Lives Matter et rappeler les abeilles.

Tensions avec la police fédérale

Black Lives Matter et le Mur des mamans ou encore Don’t Shoot Portland ont décidé de poursuivre les forces de l’ordre fédérales pour les avoir gazés à la bombe lacrymogène lors d’une manifestation pacifique devant le tribunal fédéral de Portland, selon leWashington Post et CNN. Les manifestants affirment que leur présence était pacifique et protégée par la Constitution.

La semaine dernière, l’Union américaine pour les libertés civiles a attaqué en justice l’administration Trump et le département de police de Portland pour des attaques présumées sur les street medics, ces volontaires qui s’occupent de soigner les blessés dans les manifestations.A Portland, les manifestations antiracistes se sont tendues lorsque sont arrivés dans la ville, mi-juillet, des policiers fédéraux. Des heurts ont eu lieu chaque nuit aux abords du tribunal fédéral.

Un Mur des mamans de 50 personnes a défilé à Seattle le week-end dernier, alors que les affrontements entre police et manifestants s’intensifiaient. Des mamans vêtues de jaune ont aussi commencé à se rassembler pour manifester ensemble en Californie, au Colorado,dans le Missouri, en Caroline du Nord, en Alabama, au Texas, ou encore dans le Maryland.

Mercredi 29 juillet, Kate Brown, gouverneure de l’Oregon, a annoncé que le vice-président américain Mike Pence avait accepté un retrait par phases du déploiement d’agents fédéraux à Portland, qui a nourri un conflit entre les maires démocrates et Donald Trump sur le recours à des forces fédérales dans leurs villes.

Avec RFI

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