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Le silence coupable des intellectuels guinéens

Un intellectuel est une personne dont l’activité repose sur l’exercice de l’esprit, qui s’engage dans la sphère publique pour faire part de ses analyses, de ses points de vue sur les sujets les plus variés ou pour défendre des valeurs, qui n’assume généralement pas de responsabilité directe dans les affaires pratiques. L’un des piliers de l’équilibre sociopolitique d’un pays demeure le rôle que doivent jouer ses intellectuels. L’intellectuel est donc cette personne qui tire profit du travail de son esprit, en faisant des analyses profondes pour porter au grand jour la lumière de la vérité. Malheureusement, il semble que les intellectuels guinéens ont démissionné au regard de leur mutisme hermétique face aux problèmes de la nation. Ils refusent de participer au débat national fuyant ainsi leur responsabilité vis-à-vis du devenir de la nation.

Aujourd’hui cette démission a donné libre cours à des raisonnements absurdes de la part de certains analphabètes et pseudos journalistes. Pour s’en convaincre il suffit de se mettre à l’écoute de certains médias privés où des gens incultes se livrent à des analyses qui reflètent leur bas niveau de réflexion. A quoi peuvent-ils bien servir ces intellectuels dans cette crise qui les assaille ? A être au service de la nation ? Créer un lien entre eux et les citoyens ? Donner de l’espérance en rouvrant le futur ? L’intellectuel est davantage, d’abord, quelqu’un qui va mettre ses compétences au service de la Cité, du politique, des citoyens, il énonce ses inquiétudes citoyennes. Il plaide pour une politique de la juste mémoire..Il s’adresse au citoyen, et fait part de sa préoccupation citoyenne, pour éclairer cette confusion qui existe dans la mémoire des populations. Il faut que les intellectuels acceptent de participer au débat national pour faire des analyses responsables autour des multiples problèmes qui assaillent notre société.

Cette notion de démocratie qui est mal comprise par les citoyens, la notion de liberté voire sur l’ensemble des faits qui conduisent souvent à des drames humains. Les populations croient que tout ce qui se dit à la radio est vrai, donc en participant au débat c’est là où ils pourront mieux éclairer la lanterne des paysans pour faire éviter au pays des drames comme celui de Coyah. Il ne sert à rien pour un intellectuel d’être un spectateur dans le devenir de sa nation en refusant d’en être acteur potentiel. Si ces intellectuels refusent d’agir, ils seront complices coupables de la dérive sociale de leur pays, par conséquent des traîtres.

F. Condé

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